Prothèse totale de la cheville
Le remplacement des surfaces articulaires de la cheville par la mise en place d’une prothèse totale est une alternative très intéressante à l’arthrodèse. La génération de prothèses totales de cheville à disposition actuellement a été développée il y a une trentaine d’année et les progrès réalisés tant dans le design que dans la technique d’implantation permettent d’obtenir des résultats très encourageants. L’avantage de la mise en place d’une prothèse est le maintien et même dans certains cas l’amélioration de la mobilité articulaire. Le remplacement des surfaces articulaires atteintes d’arthrose permet également de combattre efficacement les douleurs ressenties à la marche.
Les prothèses actuelles sont implantées sans ciment et sont fixées dans l’os par un système dit de « press fit », implantation des composantes par pression dans l’os. Les surfaces de la prothèse en contact avec l’os sont poreuses et favorisent l’intégration osseuse. Les designs actuels permettent des coupes osseuses minimales et respectent l’anatomie de la cheville.
Certains critères anatomiques et biologiques doivent toutefois être respectés afin d’obtenir un résultat optimal. La qualité osseuse doit être suffisante et la fonction de la musculature du pied et de la jambe doit être intacte. Une situation après une infection ou une déformation majeure de l’anatomie de la cheville représentent des contre-indications absolues. En cas de déformations modérées, des gestes annexes comme des ostéotomies au niveau du calcanéum ou au-dessus de la cheville peuvent être associées afin d’obtenir un axe anatomique de l’arrière-pied.
La mise en place d’une prothèse totale de cheville nécessite le port d’une botte plâtrée amovible pour 6 semaines, deux semaines en décharge totale du pied et 4 semaines avec une charge de 15 kg. Une fois les composantes bien intégrées dans l’os, la reprise d’activités telles que la randonnée, le vélo, la natation, le golf, le ski alpin et ski de fond ainsi que le tennis en double sont possibles.
La prothèse totale de la cheville, tout comme celle du genou ou de la hanche a une durée de vie limitée. Le type de prothèses utilisées actuellement peuvent rester en place entre 12 et 15 ans, bien que cela soit différent de cas en cas. Si les composantes deviennent instables – on parle de descellement – des prothèses de révision sont à disposition pour effectuer un, voire deux changements en fonction du stock osseux à disposition. Si un changement de la prothèse n’est plus réalisable, une arthrodèse de la cheville est toujours possible. Pour combler le « trou » laissé dans l’os par les composantes prothétiques, l’arthrodèse doit alors être effectuée à l’aide d’un greffon osseux prélevé au niveau du bassin.